Actuellement en production pour la case Le monde en face de France 5, ce documentaire de 70’ réalisé par Audrey Gloaguen se propose de mettre en lumière le combat judiciaire des victimes d’inceste. En France, plus de 10% des enfants ont été victimes de ce crime spécifique. Ce fléau touche toutes les catégories sociales et toutes les franges de la population. Beaucoup plus répandu que les actes de pédophilie pratiqués sur les enfants par des inconnus, il a pourtant été supprimé du Code pénal depuis 1791. Depuis plus de deux siècles, l’inceste était une simple affaire de famille : les Révolutionnaires l’avaient relégué à la sphère privée – au même titre que le blasphème ou la sodomie – réduit à un interdit d’ordre moral, non nuisible à la société… Le 12 mai 2015, l’inceste a enfin fait sa réapparition dans le Code pénal. Mais la reconnaissance du statut de victime demeure un chemin de croix parsemé d’aberrations : la loi accepte en effet de qualifier ce crime s’il a été commis sous la contrainte, par la violence ou la menace. Mais comment apporter la preuve d’un « non consentement » quand on s’est trouvé placé sous l’emprise d’un parent ? Car l’enfant ne s’oppose pas. L’inceste n’est pas un acte violent, il est le fruit d’un système d’autorité et de manipulation mis en place pour obtenir l’acceptation de la victime…
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